Dire non n’est souvent pas facile, par peur de blesser, pour éviter un conflit, par désir d’être « gentil » ou encore en raison de la croyance que « ça ne se fait pas » en certaines circonstances ou vis-à-vis de certaines personnes. Oui, le mot du refus n’est pas facile à prononcer. Alors si la tête pense non, la voix dit « oui ».

Que se passe-t-il lorsque vous pensez « non » tout en disant « oui » ? Votre corps à votre insu envoie le vrai message ; et votre interlocuteur - au lieu d’être satisfait de votre accord - éprouve une gêne car il sent intuitivement ce que vous pensez vraiment. Souvent il se sent obligé d’insister : « Ca ne t’ennuie pas, vraiment ? » « Tu es sûre, dis-le moi surtout si ça te pose un problème... »

Quant à vous, votre corps garde la trace de cette incohérence entre la pensée et la parole ; au fil du temps, ces traces s’accumulent et minent votre enthousiasme et votre sérénité : cela s’appelle la frustration.

Cette habitude de comportement est tellement ancrée chez certaines personnes qu’elles n’en ont même plus conscience et justifient leurs décisions à coup de « je dois » ou de « je suis obligée ». Observez les personnes qui prononcent souvent ces petites phrases : leur tête s’agite pour marquer une légère négation, leurs mains sont souvent croisées ou alors couvrent la bouche, leur jambes font barrière , leur sourire - quand il est présent - est figé et n’atteint pas les yeux, leur regard fuit au moment du « oui ». Autant de signes corporels qui trahissent la frustration. Et la frustration à répétition finit par rendre malade : courbatures, malaise diffus, troubles de l’alimentation, perte d’énergie, hypertension ou encore recours aux addictions.

 

Oser la cohérence entre la pensée et la parole est salutaire ; au prix parfois de décevoir l’autre.

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